Des nanoplastiques dans l’eau en bouteille
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Les microplastiques, notamment issus des filtres de cigarette, des textiles et des produits cosmétiques, sont une composante de la pollution de l’environnement où ils s’accumulent (1). À la fois invisibles et aux conséquences biologiques encore inconnues, ils sont particulièrement préoccupants.
Les bouteilles en PET contenant de l’eau de source sont déjà mises en cause pour un possible relargage d’antimoine, notamment si les bouteilles sont réutilisées. Des microplastiques (entre plusieurs centaines de nanomètres et 5 mm ) ont été détectés dans la majorité des bouteilles d’eau analysées (nylon provenant probablement de filtres en plastique utilisés pour purifier l’eau, et polypropylène, polyéthylène et polyéthylène terephtalate qui composent la bouteille et son bouchon), dans des quantités généralement faibles, variables selon les études (2).
Une nouvelle recherche publiée en janvier 2024 (3) a utilisé une technique plus performante détectant les nanoparticules, dont la taille est inférieure au micromètre (1 000 nanomètres). Les résultats sont d’un autre ordre, au moins 100 fois plus que les valeurs habituellement mesurées : en moyenne 240 000 particules par litre dont 90 % de nanoplastiques et 10% de microplastiques.
Les nanoplastiques peuvent entrer dans le système sanguin et donc jusque dans les organes, dont le cerveau et le cœur, ce qui est particulièrement préoccupant du fait que les conséquences à long terme sont encore inconnues.
Les chercheurs ont pour objectif d’analyse l’eau de distribution courante (robinet), qui devrait a priori en contenir aussi vu qu’il y en a partout, mais en moindre quantité du fait de l’absence de relargage direct par ses contenants.
C’est un argument de plus qui nous amène à revoir la consommation d’eau en bouteille, certes nécessaire dans certaines circonstances pour assurer une hydratation suffisante, mais écologiquement désastreuse et potentiellement porteuse de composants néfastes pour la santé. Pour une grande partie de la consommation de ces bouteilles, il existe des alternatives, collectivement des fontaines à eau, individuellement un système de filtration à domicile et le transport dans une gourde en verre ou en inox.
Référence :
1. ONU – Les microplastiques : l’héritage au long cours de la pollution plastique
2. Agir pour l’environnement : nous buvons du plastique
3. Naixin Qian & al : Rapid single-particle chemical imaging of nanoplastics by SRS microscopy – PNAS janvier 2024, 121 (3) : e2300582121
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