La vitamine D n’est pas le seul bénéfice du soleil !
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Les liens maintes fois vérifiés entre des niveaux élevés de vitamine D dans le sang et une meilleure santé ont conduit à la croyance que le niveau de vitamine D était un facteur de santé. tout comme il y quelques décennies, le lien entre cholestérolémie élevée et risque d’accident vasculaire avaient fait une cholestérol un facteur de risque majeur, hypothèse aujourd’hui largement invalidée.
Dans les deux cas, c’est le même piège de la pensée linéaire simpliste qui opère : une corrélation devient un lien de causalité avec le flèche dans le sens de la croyance.
Certaines données récentes vont dans le sens que comme pour le cholestérol, le niveau de vitamine D pourrait être un témoin, et pas seulement un facteur. Ce qui veut dire qu’une complémentation qui augmente le taux sanguin n’apportera pas les bénéfices d’un niveau naturellement élevé, tout comme une baisse du cholestérol sanguin sous traitement n’apporte pas les bénéfices d’un cholestérolémie naturellement basse.
Une publication suédoise vient d’apporter un élément nouveau à ce sujet. En évaluant minutieusement les effets de l’ensoleillement et du niveau de vitamine D sur le risque de sclérose en plaque, il apparaît un effet protecteur net de l’ensoleillement indépendamment de la vitamine D, qui apporte aussi un bénéfice, mais plus modéré.
Une petite étude canadienne publiée en 2019 sur une vingtaine de femmes déficientes ou non en vitamine D, a monté qu’une exposition aux rayons UVB analogues à ceux du soleil, trois fois par semaine, conduisait en plus de l’augmentation du niveau sanguin de vitamine D à une augmentation de la diversité du microbiote, ce qui reconnu aujourd’hui comme un facteur de santé. Il serait intéressant, dans ce cas, de vérifier quelle est la part de la vitamine D dans ce changement, en comparant les effets d’une exposition au soleil à ceux d’une supplémentation en vitamine D.
Cela nous évoque qu’il est bien plus avantageux (et plus économique !) de s’exposer au soleil que de prendre des compléments de vitamine D, et ne pas s’alarmer d’un niveau de vitamine D sanguin sous-optimal (10-30 µg/l) si le temps passé au soleil est déjà important et si l’alimentation inclut les sources habituelles : poissons, oeufs, éventuellement produits laitiers.
Références :
AK Hedström & al : Low sun exposure increases multiple sclerosis risk both directly and indirectly – Journal of Neurology (2020) 267:1045–1052
ES Bosman & al : Skin Exposure to Narrow Band Ultraviolet (UVB) Light Modulates the Human Intestinal Microbiome – Front. Microbiol., octobre 2019
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