Assimilation des nutriments selon le niveau de transformation des aliments

Le bilan défavorable des produits ultra-transformés est aujourd’hui bien documenté, par diverses études montrant les effets néfastes de leur consommation.
Parmi les facteurs en cause, la perte de la matrice naturelle mise en avant par Anthony Fardet (1) joue probablement un rôle important, associé aux propriétés non physiologiques des additifs de synthèse.
L’effet matrice se comprend aisément en biologie évolutive : nos organismes sont adaptés à recevoir des nutriments dans une structure vivante et ils ont développé des mécanismes pour les assimiler de manière optimale dans ces conditions. Lorsqu’ils arrivent dans des conditions artificielles, les processus physiologiques sont moins performants ce qui peut se traduire par une assimilation différente et une perturbation de l’état du tube digestif.
Une recherche effectuée sur trois produits à base saumon (poisson intact, haché et huile avec des compositions identiques en lipides) a évalué l’assimilation des acides gras oméga-3, EPA et DHA. Il a été montré que l’assimilation était significativement plus élevée pour le poisson intact, et que le processus digestif (pH vitesse de vidange gastrique) était différent, ce qui est une explication satisfaisante selon les auteurs (2).
L’assimilation plus faible est cependant réelle pour les produits transformés, rappelant que la règle du tout ou rien ne s’applique pas en ce domaine. On peut se nourrir avec des aliments transformés, mais moins bien. Et lorsqu’il s’agit d’une consommation régulière, les effets cumulatifs peuvent avoir des conséquences notables.
Cela montre également que la prise de compléments alimentaire est plus avantageuse au cours d’un repas qui apporte habituellement le type de nutriments complémentés. Ceux-ci se retrouvent alors dans un environnement plus proche de l’optimal naturel dont ils sont eux-mêmes très éloignés.

Références :
1. Anthony Fardet : Halte aux aliments ultratransformés ! Mangeons vrais – Thierry Souccar Éditions 2017
2. N. A. Nasef & al : Salmon food matrix influences digestion and bioavailability of long-chain omega-3 polyunsaturated fatty acids – Food Funct. juin 2021